Combien de fois ai-je entendu la fameuse phrase « il faut que j’apprenne à gérer mes émotions » !
Sérieux ? Gérer ses émotions ? Vous y croyez ?

Et pourtant, on voit cette notion partout, et je vous avoue que ça m’agace … grandement.

Tentons de regarder ça autrement.

Un ami vient de partir de l’autre côté du globe : vous êtes content.e pour lui et en même temps, il y a de la tristesse due à la séparation. Qu’allez-vous faire ? Comment allez-vous « gérer » votre tristesse ? Pouvons-nous « gérer » la tristesse ?
Et devons-nous, du coup, aussi « gérer » la joie de le voir partir réaliser son rêve ?
Ah ben non ! La joie, c’est OK, on la garde. Mais pas la tristesse … on n’en veut pas !

Pourtant, ce sont toutes les deux des émotions qui font de nous des êtres humains.

Certes, l’une des deux [émotions] est plus agréable à vivre. Elle fait moins mal au ventre. Elle ne se rumine pas, ne nous pollue pas la tête.

« Non, attends, je rumine ma joie ! » … je ne l’ai pas entendu souvent celle-là !

Et si cette tristesse était tout simplement pertinente ?
Si elle avait tout simplement quelque chose à nous dire de la situation ?
Si elle nous donnait finalement des infos sur ce que nous vivons ?
Si elle nous aidait à ressentir authentiquement ce qu’il se passe ?

Parce que, oui !

✦ Avoir de la tristesse parce qu’un ami s’en va et qu’on ne pourra plus le voir aussi souvent qu’avant … ben … c’est ajusté !
✦ Etre en colère quand on nous manque de respect … c’est ajusté !
✦ Etre joyeux quand on vit une belle journée … c’est ajusté !
✦ Avoir peur quand on est en danger … c’est ajusté !
✦ Ressentir du dégoût face à une situation ou face à un autre signifie qu’on a un rejet instinctif destiné à nous protéger … et c’est ajusté !

Quitte à m’attirer des foudres, j’oserais même dire que c’est une bonne chose ! C’est l’inverse qui ne serait pas OK. Ca viendrait dire qu’on se protège tellement que l’on n’est plus capable de ressentir …

Par contre, si les émotions viennent nous envahir, nous empêcher, nous figer … alors il nous faut nous en occuper. Et prendre soin de ce qu’elles nous racontent : aussi bien de ce que nous vivons dans le présent, que de ce qu’elles réactivent de notre histoire.

Parce qu’un « trop plein » d’émotions, ça raconte tous les endroits de nous qui ne sont pas bien soignés, qui sont encore [trop] sensibles, trop « à vif ».

Si on les voyait pour ce qu’elles sont : des signaux de nos coeurs et de nos corps qu’il y a quelque chose à regarder et à travailler.

Alors, plutôt que d’apprendre à « gérer ses émotions », si on apprenait plutôt à les repérer, et à les accueillir pour traverser la situation qui nous amène à les vivre. 

Et pour refaire copain/copain avec nos émotions, il y a les films VICE VERSA de Disney … qui nous montrent à quel point elles nous sont utiles ces fichues émotions !

SUR LE MÊME THÈME :

Vidéo sur le blog […] De l’histoire des émotions

Texte poétique sur le blog […] Je suis hypersensible