Dans la vision classique de la schizophrénie, le patient est réduit à sa psychose.
La psychopathologie phénoménologique, elle, s’attache à considérer chaque patient dans sa singularité.
La maladie s’en trouve redéfinie.
Je vous invite à lire l’article paru dans le magazine Le Cercle Psy, écrit par Philippe Lambert,
sur ce sujet finalement assez méconnu et plein de projections.
Bonne lecture.
Historiquement assimilée à la folie, la schizophrénie touche environ 1 % de la population mondiale. La maladie, qui se déclare habituellement à l’entrée de l’âge adulte, recèle deux types de symptômes. Son étiologie (ou origine) est loin d’être parfaitement élucidée. Il y a une vingtaine d’années, la quête du Graal était l’identification « du » gène qui en serait responsable. Elle fut vaine. Toutefois, il est acquis aujourd’hui que la schizophrénie a une dimension génétique expliquant plus ou moins 30 % du risque de morbidité. On sait aussi que des complications obstétricales et des problèmes prénataux ou périnataux peuvent entraîner des anomalies du cortex cérébral et, de la sorte, faire le lit de la maladie. Et l’on pointe également du doigt des infections virales survenant durant la grossesse (en particulier la grippe – virus influenza) et d’autres causes potentielles comme le diabète gestationnel, le faible poids à la naissance ou la malnutrition.
En outre, des recherches en neuroimagerie ont mis en évidence des anomalies neurodéveloppementales dans le cerveau de schizophrènes. En particulier, on observe une hyperactivité du système dopaminergique mésolimbique et mésocortical en relation avec l’expression des symptômes positifs de la maladie. De même, le rôle de la sérotonine dans l’expression des symptômes négatifs est bien documenté.
La schizophrénie est manifestement plurifactorielle, avec un terrain génétique, un terrain développemental, un terrain biologique, un terrain endocronien, un terrain psychologique et existentiel … et avec l’influence déterminante de facteurs environnementaux.
indique Jérôme Englebert, docteur en psychologie, clinicien, maître de conférences à l’Université de Liège et co-auteur de Schizophrénie, conscience de soi, intersubjectivité.
Au sommaire
— Le malade n’est pas la maladie
— Ressenti subjectif
— Des questions insolubles
— Jusqu’à l’excès
— Symptômes positifs et négatifs
Note :
Jérôme Englebert et Caroline Valentiny : Schizophrénie, conscience de soi, intersubjectivité : Essai de psychopathologie phénoménologique en première personne, De Boeck, 2017.
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